Nous quittons Adelaide, vers le nord, et à partir du moment où nous dépassons la ville de "Port Augusta", nous voilà sur la route désertique avec des paysages vierges à perte de vue.
En l'espace de 10 minutes après avoir quitté Port Augusta, on s'est senti seuls au monde! On ne croise pas beaucoup de véhicules. Tellement peu d'ailleurs qu'il s'instaure alors une sorte de complicité universelle entre tout les conducteurs qui se croisent en s'envoyant un "bonjour" de la main.
La Stuart Highway traverse grand nombres de propriétés où du bétail se ballade. C'est pour ça que l'on voit régulièrement des panneaux avec une vache ou un mouton dessus, pour que l'on fasse attention à ne pas en percuter un, n'est-ce pas...

comme une petite famille d'émeus sauvages:

A la fin de la journée, dodo sur une aire de repos, perdus au milieu de nulle part, sans réseau téléphonique, la routine.
Le lendemain, on arrive à COOBER PEDY!
Beaucoup d'entre-vous connaissent déjà cette ville, mais pour les autres, voici sa présentation:
Quand nous arrivons à Coober Pedy, impossible de manquer ce "blower" affiché fièrement à l'entrée de la ville:
Mais qu'est-ce que c'est qu'un "blower"?? Tiré du verbe "to blow"=souffler, un "blower" est une sorte d'aspirateur géant pour cailloux monté sur véhicule. Ca a été crée ici, à Coober Pedy! C'est de la pure invention genre "Mac Gyver". Lorsque vous creusez votre trou -verticalement- pour chercher de l'opale (mais si, mettez-vous dans la peau d'un de ces pionniers mineurs...) et que vous tombez par chance sur un bon filon (sentez l'excitation qui vous gagne) alors vous creusez de plus belle -horizontalement cette fois, pour suivre le filon-! Mais à force de creuser votre galerie, il faut bien vider tout ces cailloux et cette terre qui vous encombre le chemin. C'est là qu'intervient le "blower". Là, vous amenez fièrement votre blower près de votre trou pour y mettre le tuyau qui va aspirer et nettoyer votre chemin souterrain. Les débris vont être collectés dans le réservoir cylindrique que vous voyez à l'arrière du véhicule, qui est fixé en hauteur. Dès que le réservoir est plein, une trappe s'ouvre automatiquement pour vider et ça forme un tas de terre et de cailloux.
Quand on arrive à Coober Pedy, vous verrez des "blowers" un peu partout, des vieux rouillés, des gros, des plus petits, des colorés, bref, une diversité qu'on ne saisit pas forcément au premier coup d'oeil. En effet, c'est chacun qui construit son propre blower avec ce qu'il trouve.
Ce qui nous amène ensuite à vous parler du paysages si particulier qui entoure la ville: une quantité impressionnante de tas de gravats! Il paraitrait qu'il y en aurait plus d'un million!
Autre remarque, Coober Pedy ressemble également à une grande casse automobile car il y a des épaves de voitures partout! Il semblerait que nous soyons dans une ville de gens "économes" qui utilisent principalement de vieilles voitures d'occasion qui ne sont, de toute évidence, pas adaptées aux nombreuses routes terreuses et accidentées qui jalonnent Coober Pedy!
Vous l'aurez compris, Coober Pedy dégage une atmosphère bien particulière, si bien que plusieurs cinéastes l'ont choisi comme pour "Mad Max", "La planère rouge" ou encore "Pitch Black" avec l'acteur Vin Diesel. Pour la petite anecdote, lors du tournage, Vin Diesel devait porter des lentilles phosphorescentes et il n'arrivait plus à les retirer. Mais comme Coober Pedy ne possède pas vraiment de structure médicale très développée, ils ont dû faire venir un ophtalmologue d'Adelaide, qui est la grande ville la plus proche... à 3h de vol! Bienvenue en Australie! D'ailleurs en ville, vous pouvez voir un morceau de la maquette du vaisseau ayant servie au film:
"ah ben zut alors, c'est un faux vaisseau!"
Ce musée est un recueil d'informations très complet et détaillé sur l'histoire de la mine dès son apparition. Un peu trop d'informations à lire pour moi d'ailleurs, alors que JC aurait pu y passer le reste de son après-midi!
Parfois, les mineurs ont trouvé des petites beautés de la nature: des coquillages opalisés.
Une fois la visite du musée terminée, nous avons rdv! Grâce au site d'"Help Exchange", nous avons contacté Michael, un autrichien vivant à Coober Pedy depuis plus de 20 ans. Le principe du "Help Exchange" est très simple: en échange de quelques travaux rendus à la personne, on vous accueille. Voici un concept qui nous plait car il n'y a rien de mieux pour rencontrer et échanger avec les "locaux"! Michael est un chercheur d'opale tout en exerçant divers petits boulots à coté car chercher de l'opale rapporte moins d'argent qu'avant... Autre point très intéressant, et non négligeable: Michael vit dans une maison troglodyte!
A coté de sa maison, il a creusé un futur appartement souterrain, encore en plein travaux. C'est là que nous allons dormir. Pour y accéder, il faut d'abord traverser un tunnel:
Plusieurs fois, nous avons vu ce gros lézard que nous avions pris pour un "blue-tongue" mais ça n'en était pas un (alors si quelqu'un sait lequel il s'agit?).
Billy le chien n'avait qu'une envie, c'était de "jouer" avec!
Autre sujet: les aborigènes.
Jusqu'à maintenant, nous n'avions encore encore jamais vraiment vu beaucoup d'aborigènes sauf de temps en temps dans les grandes villes bien sûr. Ici ils étaient en nombre plus important, mais malheureusement, si on les voyait autant c'est qu'ils "trainaient" tous en ville...
J'avais déjà pris connaissance de la situation de ce peuple avant notre venue en Australie (cliquez ici pour voir l'article) où nous avions été touchés par le traumatisme qu'ils ont subis ces siècles derniers suite à l'arrivée des colons anglais. Le résultat est plutôt triste à voir car aujourd'hui beaucoup d'entre eux sont dans la pauvreté, le mendicité, l'alcoolisme et la drogue. Ca n'a pas manqué le premier jour où nous sommes arrivés, on attendait Michael devant la Poste et un vieil aborigène nous a demandé avec insistance de l'argent pendant 1/4h...
Autre fait, le gouvernement australien a crée des "privilèges" pour eux, peut-être une façon de faire contre-balance avec ce qu'ils leur ont fait subir dans le passé. Ou peut-être pour essayer de faciliter leur intégration dans la société... Ce qui fait qu'aujourd'hui un aborigène peut acquérir des biens gratuitement, telle une maison ou une voiture, tandis que les australiens non-aborigènes, de leur coté, doivent payer pour obtenir la même chose et par leur taxes, payent ces biens donnés aux aborigènes. Les aborigènes ont également moins de taxes à payer et ils reçoivent des aides finacières supérieures aux autres australiens comme lorsqu'ils font des études par exemple. A coté de ça, bien sûr les aborigènes profitent de ces "droits" mais ne semblent pas vraiment prêt à vouloir aller au-delà de leur situation de pauvreté. J'ai le sentiment qu'ils ne souhaitent pas changer, dû à un grand désarroi profond je pense. J'ai envie de préciser qu'il y a un fossé énorme entre leur culture, digne de l'époque des hommes de l'age de pierre (rien de péjoratif, c'est la réalité) et la notre, et je persiste à croire que ce ne serait chose facile pour personne!
Bref, conséquence directe: le racisme contre les aborigènes, qui était déjà présent, ne fait que s'amplifier. Résultat, l'intégration générale des aborigènes est loin d'être une réussite! Attention, je précise que c'est une généralité, il y en a évidemment qui vivent tout à fait intégrés.
J'ai choisi de parler des aborigènes car je trouve que c'est sujet important et intéressant. Je vous ai exposé les choses comme nous les voyons ici car, vu d'Europe, on est loin de la réalité. Mon point de vue personnel reste neutre et celui de JC est plus catégorique, mais comme je ne cherche pas à faire polémique, je pense que je peux clore le sujet maintenant!

J'espère que Coober Pedy vous a plu, JC et moi avons adoré d'avoir été totalement dépaysé le temps d'une semaine!
Après ça, rdv au prochain article: ULURU!